Histoire d’une Saint Vincent
(Du 20 100 O à l’O 100 20)


En ce pays pierreux le roi était le vin
On mariait sa fille à qui a de la vigne.
Qui n’avait pas de ceps ne pouvait être digne
D’épouser le garçon cultivant le raisin.

Adèle épousa donc Maurice sans choisir
Les parents s’accordant pour un savant partage
Des arpents de l’époux présentant l’avantage
D’exposer au soleil les grappes à rosir.

Le vin fut délicat, mais l’union fut sans goût
Le mâle peu romantique hâtif et malhabile,
Ne réjouissait jamais son épouse gracile
Dont le corps constituait pourtant un bel atout.

Vint une saint Vincent fête du protecteur
De ceux dont le travail se consacre à la treille
Au bal de la soirée berçant trop la bouteille
Maurice somnola et ne fut pas danseur.

Mais il autorisa Adèle à se distraire
Elle fut invitée par Luc le tonnelier
Qui la voyait passer devant son atelier
En rêvant à des choses sortant de l’ordinaire.

Il ne fut que douceur et dansa tout, de peur
Qu’on vint chercher la belle afin de l’inviter,
Il le faisait si bien qu’il savait l’enchanter
Lui disant des mots doux qui allaient droit au cœur.

On ne peut expliquer les actes du destin,
Vincent par des amis fut ramené chez lui
Pour cuver ses excès il fallait une nuit ;
Et Luc reconduisit Adèle dans le matin.

De regards et de mots et même de silences
Ils s’avouèrent le feu qui couvait en leur corps
Luc adora Adèle qui céda sans remords
Et découvrit des sens les secrètes violences

La musique du corps lui était inconnue
Elle la sentit vibrer en sa féminité
Et de la chair goûtant la folle intimité
Elle se donna à Luc autant qu’il la voulue.

De femme révélée elle joua les amantes
Apprenant à donner autant qu’elle recevait
Luc dès qu’il la quittait à nouveau l’espérait
Leurs amours interdites devinrent trop voyantes

Pour garder les tisons de leur concupiscence
En leur âtre commun brûlant du même amour
Ils quittèrent le village et décidèrent un jour
D’aller en ville d’eau jouir d’une autre existence.

un régal dans le fond et la forme, j'adore cette sensualité qui finit par déborder du poème, un grand bravo,


yann

bel amour

merci
A