Mars
Quand le froid pétrifie la nature endormie
Sous un manteau de neige ou un voile de glace
Que le ciel aux nuages ne fait pas de place
On ne se croirait pas en Mars dès aujourd’hui.
Mars, ce sont les nuages poussés par le vent
La pluie et les grêlons dégringolant en masse
Les froides giboulées qui passent et puis repassent
Nous cinglant le visage quand on sort les bravant.
En Mars les perce-neige pointent le bout du nez
Posant des perles blanches dans les coins couverts
Les crocus font des taches sur le gazon vert
Fleurissant pour ne pas se trouver piétinés.
En Mars, dans les forêts, l’anémone Sylvie
Etoile le tapis des feuilles de l’automne
Et les jacinthes bleues qui toujours nous Ă©tonnent
Sont des saphirs tombés du sac d’un bon génie.
En Mars, la vie foisonne au bord des Ă©tangs clairs
Et des nuées d’oiseaux passant en migration
Ou pour faire nichée, trouvent là leur station
Et leurs appels d’amour vont résonnant dans l’air
En Mars, les champs brunâtres changent de visage
Et les blés en levant les teintent d’émeraude
Attendant les colzas qui aux journées plus chaudes
Sèmeront leurs carrés d’or dans le paysage.
Mars, mois triste et gris, mois d’hiver finissant
Mois qui n’en finit pas de pleuvoir sur les hommes
Mais mois de magicien, car après lui il nomme
Avril, qui signe le renouveau, le printemps.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)