Nuit d’été, belle et fraîche sous une lune triomphante
Les épaules se resserrent écrasées sous l’attente.
Les nez plantés au ciel les passants se rejoignent
Quand les lumières s’éteignent et que les frissons gagnent !
Les regards convergent vers la brillante course
De la première fusée qui flirte la Grande-ourse.
La fleur ouvre ses cils de mascara d’argent,
Ses pétales fragiles et ses feux crépitant.
Les ombres s’étalent en bleu ou en rouge inquiétant.
L’air se charge de fureur et gronde dans le sang.
Et pète et vibre et claque en perles scintillantes
Et donnent mille Ă©clats aux pupilles brillantes.
Le firmament s’anime de roses et de glycines
En troncs tourbillonnants des palmiers de platines.
Un mariage de soufre dans le jardin du diable,
Composition d’un ange en cueillette improbable.
Un mélange de grâce dans un bouquet final
Les corolles incendiaires des fĂŞtes nationales.
Les toits rendent les échos d’artificielles foudres.
Chaque cœur devient tambour dans les parfums de poudres.
Puis au tonnerre dorée répond le clair cristal
Du silence étonné qui glisse et qui s’installe.
Les gerbes de lumières s’étirent doucement
En panaches d’étoiles qui se meurent simplement.
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“C'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde - Paul Eluard”