DĂ©termination et ses fins.
D’un monde, puis d’un autre, passant brutalement du bourgeon à la fleur, le projet ombilical surgit en un cri qui s’impose, émeut. Un cri, puis un autre, les a découverts à la fois si semblables et tellement différents. Un rêve après l’autre revendique la grandeur, la force, la douceur, l’intelligence. Le plus résistant, toujours le plus…, car le temps des hommes est compté.
La vie le sait, le rêve non. Elle sait les saisons, les années, les siècles, et que tout a une fin.
Vient la prise de conscience -l’âge de raison, de déraison- qui suggère la faim opposée à la fin de tout. Si la faim est cruelle comment oublier que la fin est mortelle ? Et puis la satiété n’est qu’un mirage de plénitude instillant le désir en l’homme qui marche dans sa tête, en quête d’absolu : une destination originelle aux plaisirs sensoriels récurrents. Peut-être une détermination et ses fins.
Jusqu’où ira – t-il dans sa quête, si vivre c’est conquérir le présent ? Il n’est que le pragmatisme à inventer pour lui venir en aide : le présent est chaud comme le ventre d’une mère ; une pensée prégnante, un vécu plus viscéral que conscient, mais tout de même : le point capital d’une réalité personnelle qui prime sur l’indéfinissable et comble le vide des certitudes.
Le futur est toujours abrégé,
Quand vient la chute imaginée.
Cette idée pourrit ton présent
Devenu imparfait maintenant.
Pourtant tu vas de succès en succès
Avec autant de gloire couronnée
Que d’insolence envers la vérité.
C’est vrai la vérité ne fait pas rire
Alors, tu vas et reviens en faisant semblant :
Les vieilles vignes exhibent ceps et sarments
Aux derniers feux de joie, aveuglément ;
Quand tu surprends, dans la chute du temps,
L’espace du tien, survient ton tourment.
Que sera ton futur ce jour là , abrégé…
Un clin d’œil de lune peut-il consoler ?
Un miellé de fleur brisera- t-il l’hiver
En reléguant sans émoi aux objets divers…
L’épouvantail-faucheur de nos idées!
Qu’il nous laisse vivre la folle aventure
Riches de ses amours, de ses blessures.
La tĂŞte sur le sein de la terre
J’intime à la mort de se taire.
Pierre WATTEBLED- 17 février 2012.
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