Pauvre Marcel !


Marcel en son jardin avait des avelines,
Des rêves d’écureuils, plus grosses que des noix,
Les gamins du quartier en avaient fait leur choix
Mais il les surveillait ses noisettes divines ;

Pour ne pas accéder aux branchettes voisines
Un grillage de fer nous imposait sa loi,
Aux gourmands d’accéder au savoureux émoi ;
Il fallait inventer un moyen de rapines,

Un nœud coulant placé au bout d’un long bâton
Permettait la capture des branches en question
Et les fruits attirés par-dessus la clôture

Allaient gentiment choir du côté gourmandise
Marcel ne sut jamais par quelle forfaiture
Sa récolte mourrait de jeune convoitise.


Quelques années passèrent la puberté me vint.
Cherchant des avelines, se présente à ma vue
La femme de Marcel quasiment toute nue
Par la fenêtre ouverte de la salle de bain

L’audace s’en mêlant, je mis dans mon destin
Des fruits forts différents de saveur inconnue
La dame apprécia ma démarche ingénue
Et mit mon ignorance en un plaisant chemin.

Je me crus séducteur mais la dame charmante
Exploitait de son mieux ma fougue militante
Elle donnait bien peu en me prenant beaucoup

Les jours où il allait à la chasse en semaine
Marcel ne sut jamais pourquoi bien qu’il fut doux
Son épouse le soir avait une migraine.

Olucinep 16 02 2012

j'adore, truculent et poétique, quel doux et superbe partage,

merci

yann

Un poème qui a le charme d'une ancienne époque, superbement écrit, j'aime !

tres beau poeme et fort bien ecrit!ah sacre marcel!!!!!
bise

succulent!

j'en redemande!

bravo et merci

gérard

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"Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème"

Extrait de "L'Artiste" de Charles Beaudelaire

De fruits défendus en fruit défendu, on découvre l'écho-logis et on en profite pour parfaire ses connaissances.

très bon texte, très agréable à lire !...

merci à tous lecteurs et tous commentateurs.

J'ai fait une correction sur un pied hésitant
qui me fut signalé, en privé c'est charmant,
elle était justifiée merci au bon critique
j'ai fait un pas de plus vers la joie poétique.

Amitiés.