Rêver
D’où me vient cette grâce
D’avoir rêvé de toi
LÃ au creux de mon lit
Au plus profond de cette nuit
Tandis que les bouleaux blancs
S’inclinent dans le vent
Mon cœur s’accroche à ton image
Doucement
D’où me vient ce regard
L’éclair de tes yeux perçants
Comme un enchantement
La grâce d’un instant
D’où me vient ce bonheur
D’où me vient cette joie
Qui habite mon cœur
Me suit à chaque pas
Ce tendre sortilège
D’où me vient ce privilège
Cet honneur
D’être éprise de toi
J’invente des nuages
Aux couleurs de tes yeux
Et dans mes paysages
Le ciel éclaire tes cheveux
D’où me vient cette chance
De ton omniprésence
Ma vie et sa cadence
Toutes faites de toi
J’écris ton nom à chaque fois
Sur les murs les frontons et les toits
Je te découvre et t’aperçois
Partout
N’importe où
Où que je sois
Je voudrais hurler ton absence
Proclamer cet amour de toi
Avec mon sang avec mes larmes
Crier et affirmer
Qu’il n’est pas d’autre amour que toi
Viens donne-moi la main
Un regard un sourire de toi
Car enfin d’où me vient
Ce culte cette religion
Et cette adoration
Tandis que debout dans mes rêves
Dans ma vie tu te dresses
Tel une cathédrale
Dans le ciel de ma vie
Attirance fatale
Qui m’a investie
Je te vois t’aperçois te perçois
Car au bout du chemin
Tu m’attends
A ce vague moment
Dans le petit matin
Tandis que la sarcelle
Près d’un étang
Lisse ses plumes
Sous un ciel gris et bas
Et ses langues de brume
D’où me vient mon amour
Cet amour
Que j’éprouve pour toi
Cette tendresse cette détresse
Cette allégresse
Cette passion que j’assume
Qui cependant me consume
Voici que la corne de brume
Crie ses appels de détresse
Violents
Lancinants
Insistants
LÃ -bas quelque part
Au plus profond de l’inconscient
Et au plus haut des passions
De ma vie
Brille
Et vacille
Ce signal cet appel
Phare lointain qui m’ensorcelle
Et la côte où est-elle
Je me bats me débats et combats
Sans cesse sans répit et sans trêve
Je trébuche je tombe me relève
Au bord de la noyade
La débandade
La dérobade
La chamade
Je lutte pied à pied
J’ouvre les bras
Je tends les mains
Ce mystérieux mirage
Cette plage
Ce visage
A bout de souffle
A bout de force
Je m’essouffle
Je m’efforce
D’arriver
Au rivage
Aveuglée
Je surnage
Je m’approche
Je m’accroche
Je t’aperçois debout
Ignorant de ma lutte
Debout dans le vent fou
Debout
Sur une butte
Tu me verras
Tu me reconnaîtras
Et voilÃ
Dans un choc
Je sursaute et m’abats
J’émerge du sommeil
Et c’est le dur réveil
Et mon cœur bat encore
Il bat toujours si fort
Je garde sur moi ta présence
Et ressens à la fois ton absence
Oui ce n’était qu’un rêve
Mais un rêve pareil
Je le vivrais sans trêve
A chaque retour du sommeil
Et j‘attends cette nuit
Ce soir prochain
Ce train rapide et quotidien
Où tu viendras peut-être
Visiteur voyageur incertain
Pour envahir mon être
J’entends déjà dans la distance
Les portières claquer
Les roues crisser
Je vois les phares m’aveugler
Et j’entends les moteurs tourner
Peut-être un soir si tu ne venais pas
Si une nuit je cessais de rêver de toi
Je m’offrirais à l’acier de ces roues
Et m’abandonnerais à l’éclair de ces rails
Et je présenterais ma joue
Au baiser du monstre de métal
Dépôt SCAM
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