La disparition des bonnes manières


Les bras chargés de sacs d’épicerie
On s’empresse de prendre votre taxi
Lasse d’attendre en vain le suivant,
Vous faites la file, malgré le vent
On vous bouscule, on vous dépasse
Vous finissez derrière, hélas
Vous vous engouffrez dans le bus
Coincée, debout, affichant votre pire rictus
Ces jeunes, en forme, bien assis
Livrent des messages de la plus haute importance
Ils ne voient point votre malchance
Et votre superbe mine de dépit
Debout lui aussi, souffrant sans doute de surdité
Votre voisin, musique au fond des oreilles
Vous fait entendre, par un volume sans pareil
Le grand répertoire de ses décibels préférés
En débarquant vous échappez
Un de vos gants, sur la chaussée
Sous le regard des gens amusés,
Déposant vos sacs, vous le ramassez

Dans la cour de l’ appartement
Une voiture passe en vous éclaboussant
L’homme devant vous vient d’entrer
Ne retenant point la porte qui se referme
Avec tous vos sacs, cela vous consterne
D’être obligée de chercher la clé…
Tout en préparant le souper
Vous entendez le téléphone
C’est un sondage sur les personnes
Qui vivent des journées bien stressées
MAIS VOUS NE VOULEZ POINT RÉPONDRE
CAR VOUS N’EN AVEZ PAS BESOIN
CE SONT LES AUTRES QUI DOIVENT APPRENDRE
LES BONNES MANIÈRES, DU GENRE HUMAIN
Le réveil qui vient de sonner
Vous dit que vous avez rêvé
Car quand vous êtes dans l’embarras
Les gens sont plus gentils que ça

Que de vérités dans ce poème , mais espérons que les bonnes manières ne disparaitront pas totalement.
HONORE

Hélàs Honoré, je prense vraiment comme bien d'autres qu'elles ont tendance à disparaître