Les noces d'argent
S’apprêtaient un beau matin d'automne
Des noces hivernales
Les gouttes lacrymales
Dans le jour blême où elles s'adonnent
Étaient endiguées au dehors et sur les joues pâles
C'était à l'équinoxe,
Dans la masure parfumée
La cendre se consumait
À mesure qu'on cherchait l'antidote
Révélant d'étonnants paradoxes
De grands rideaux entrebâillés,
Un chapeau purpurin au coin du salon,
Déposé sur la rampe d'un escalier,
Tous, volaient à l'horizon
Jadis, oeillet, glaïeuls et lilas
Grimpaient sur le treillis
À l'orée du bois
Foisonnait désormais du lierre appauvri
L’esprit des aïeux soupirait lÃ
Le lac sirupeux prêt à blanchir
Dessinait des ondes pour aguerrir
Un vent froid qui secouait les néfliers
Et tranchait avec les couleurs chaudes et suaves
Pourtant empreintes d'une rousseur hâve
La dame drapée d'un édredon
Brodé de coton
Buvait son thé de sucre poudré
Caressant son collier de perles nacrées
L’homme se taisait
Écartant les objets
Pour retrouver sa pipe
Où l'on pouvait y lire « RIP »
La cloche sonna
L’heure des épousailles arriva
Les feuilles mortes
Pour unique escorte
Les tourtereaux avaient préféré
Le chant des moineaux, la morne saison
À la rosée estivale
Pour consolider l'union sacrée
Symbole d'une alliance inébranlable,
D’un voyage sans escale,
Près d'une demi-vie et ses épreuves à partager
Dans la rudesse de nombre de passions à éprouver
Mais la crédence dans la demeure demeurait instable.