offrande à toutes ces femmes accusées de sorcellerie et sauvagement assassinées
Cueilleuse de plantes,
d'herbes et de racines...
Je te vois penchée
vers la terre
comme une fleur trop fragile
secouée par le vent du matin...
Quêteuse inlassable
du remède qui pourra soulager et guérir,
au creux des bois, des prés, des haies et des jardins...
Tu ne comptes pas ta fatigue quotidienne,
les larmes versées,
pour trouver le breuvage salutaire...
Herboriste avant l'heure,
sage -femme depuis la nuit des temps,
tu es là où la douleur est trop grande
même au milieu de la nuit...
Guérisseuse
jusqu'au bout des doigts,
tu viens consoler, apaiser, donner un peu de vie
autour de toi...
Un jour,
ils t'ont appelé "sorcière",
accusé de pactiser avec le diable:
ce fut la fin de ton histoire
tellement belle et généreuse...
Et le commencement de l'inquisition...
La chasse aux sorcières était ouverte...
Tu fus ramassée sans ménagement
par une nuit sans étoiles...
torturée...
et brûlée vive
sur un bûcher
comme une fleur fanée...
gérard
(un moyen horrible de savoir si une femme était une sorcière consistait à la jeter nue à l'eau, les mains et les pieds attachés ensemble pour l'empêcher de surnager...
une sorcière était en théorie, plus légère que l'eau, si elle flottait, elle était aussitôt repêchée et brûlée vive.
Si elle se noyait, c'est qu'elle était morte innocente...)
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"Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème"
Extrait de "L'Artiste" de Charles Beaudelaire