LA FLEUR ET LE COLÉOPTÈRE
Cette fleur, très belle et fière,
Noble, elle se tient altière,
Mais orne bien ma boutonnière,
J’aime son toucher, fût-il sévère !
En rêve, je fus hanneton :
Le plus laid être du canton,
Je lui chantai un air sans ton,
Et mon front dur fut de carton.
Je lui dis : « j’aime l’escalade,
Là -haut, j’adore ta ruade,
J’admire ton beau cœur de jade,
Ici-bas, mon existence est fade ! ».
« Scabreux scarabée, me dit-elle,
Aie d’abord des pattes en dentelle,
Pour bien allumer ma chandelle,
Au sommet de ma citadelle !
Mais, je te trouve répugnant,
Même si ton verbe est poignant,
Mon cœur attend un bon gagnant,
Donc, suffis-toi du débris choyant !
Soit ! La Nature est tout cela :
Le vieux loup côtoie l’impala,
Elle nous invite au grand gala,
Pour tous, des éclats, puis des glas.