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     Je ne veux pas m’endormir – 6 …à suivre.
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Expéditeur Conversation
pierwatteble
Envoyé le :  5/1/2012 18:14
Plume de platine
Inscrit le: 3/11/2007
De: 73410 LA BIOLLE
Envois: 2041
Je ne veux pas m’endormir – 6 …à suivre.
Ne pas m’endormir – 6 …à suivre.

Il se réveilla en sursaut. Le bruit d’une porte qui se referme sèchement. On venait de l’enfermer pour une de ces broutilles de gamin : dans le noir et au pain sec. Un sentiment de rébellion l’habita tout entier et il voulut hurler. Aucun son ne pouvait sortir, il était aphone. Alors il baissa la tête et se mit à pleurer doucement.
C’est alors qu’il aperçut un rai de lumière fixant une de ses charentaises. Perplexe, il chercha l’autre pantoufle. Un frisson le parcourut tandis qu’il prenait conscience d’avoir rêvé.

Il n’était donc pas au cachot et au pain sec : il s’était seulement endormi. Et réveillé. Heureusement. Dormir, c’est un peu mourir, pensa John une fois de plus. Il s’en voulait de ce temps perdu juste bon à revivre le cauchemar du passé empesé de ce qu’il y avait eu de pire. Force lui était de constater que ces quelques minutes de sommeil l’avaient tout de même reposé.

Il ouvrit les persiennes et le soleil l’éclaboussa violemment. John sourit en apercevant un rouge-gorge qui picorait les gravillons dans la courette, à la lisière de la haie du laurier ; il avança sa main pour lui offrir du bonheur, mais l’oiseau préférant la liberté s’élança dans un battement d’ailes effréné et bourdonnant. John demeura quelques instants suspendu à cet élan magique. Il fallait beaucoup de force et d’énergie à l’oiseau pour se mettre hors d’atteinte du danger ; lui devait dormir paisiblement, perché sur une patte et les yeux mi-clos. En dehors du changement des saisons qu’il percevait d’instinct, le rouge-gorge pareillement vivait sa vie d’oiseau dans l’instant sans se soucier de l’après. Sur le moment, il l’envia. Evidemment, perché sur une patte les yeux mi-clos, c’était déjà une sacrée performance, il lui fallait aussi posséder une dose de confiance exceptionnelle. Rien à voir au fait de s’endormir, malgré soi, les deux pieds au chaud dans des pantoufles et le cul posé sur un divan moelleux.

Monique ne viendrait pas aujourd’hui : elle avait à faire, et le droit de vivre sa propre vie ; elle n’avait pas à vouer un sacerdoce singulier à l’égard de son ex. Puis, finalement, c’est mieux ainsi, admit John, ça m’évitera ses commentaires rassurants dans le style : « Je te trouve une bonne mine ce matin, pensa-t-il à haute voix, est-ce que tu as commencé à prendre une tisane le soir? Et, sans attendre réponse, tu verras, tu vas aller de mieux en mieux. ». Merde, la tisane ! Bonne journée Monique, tu ne passeras pas et vois-tu ça me fera des vacances.

John fit un passage rapide dans la salle de bain pour quelques ablutions, évitant le miroir qui lui aurait renvoyé une sombre réalité : son visage fané et creusé par toutes ses veilles et la peur insidieuse inscrite dans la profondeur d’un regard insoutenable. Il s’enfuit. Drôle de fuite, de fait, qui sous-entendait à bientôt. On revient toujours au miroir ne serait-ce que pour maquiller son apparence.

John assis devant l’écran rechercha dans le dossier « mes documents », le fichier relatif à son article en cours. Il tapa un mot au hasard sur le clavier, histoire de chauffer ses doigts engourdis et douloureux. L’écriture était sa seconde respiration et, peut-être un temps qu’il ajoutait au temps. Monique habita à nouveau ses pensées. Merde pour la tisane. Et d’ailleurs si elle savait vraiment, elle ne se fatiguerait pas. Oui, plus du tout.

Il relut le dernier paragraphe avec Ă©motion et se remit au travail.


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