Dans la cohue des voyageurs,
Entre arrivées et départs.
Je l’aperçois assis dans son coin.
Le regard perdu dans le vague.
Un chariot à bagages à côté,
Où s’amoncellent ses vêtements usés.
Mais ce voyageur n’est pas en partance.
Son voyage s’est arrêté dans ce hall
De béton et de verre à l’aéroport.
Il attire le regard des voyageurs.
Trainant valises, cartons et oripeaux.
Pour le voir, il faut marcher lentement,
Ne pas être dans le rythme trépidant
De ces voyageurs insouciants.
Est-il un errant ou un lassé de la ville ?
Un grand exclu ou un squatteur enfoui ?
Un philosophe clochard marginalisé ?
Ou bien Diogène des temps modernes ?
Le jour, il fait la manche ou tourne en rond.
Le soir, il prend d’assaut quelques bancs.
Il vit des années entre cartons et chariots.
Des années perdues à regarder les avions.
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