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Sort, sortilège, ensorcellement et sorcière ! Sort, sortilège, ensorcellement et sorcière !
Malédicte la sorcière habitait la Jonchère Lieu dit de Concressault, lié à Blancafort Elle y résiderait jusqu'à l’heure dernière Les sorcières n’ont pas libre choix de leur sort.
Logeant près du musée de la sorcellerie (1) Elle y avait acquis, forte réputation, Habile à infliger les pires infamies Où capable d’ôter toute malédiction.
On la craignait beaucoup mais on allait la voir Si de graves malheurs menaçaient une vie On se rendait chez elle, en noir, sans se faire voir, Par une nuit sans lune aux nuages de suie.
Les nuits de pleine lune lui étaient réservées Pour de nocturnes cours de divers maléfices, Des sabbats de copines de philtres abreuvées, Ou aux envoutements et à leurs exercices.
Elles révisaient en groupe grand et petit Albert, (2) Les dernières nouvelles de démonologie Et les travaux pratiques pour devenir expert En sort abominable et autre vilénie.
Mais certains l’aimaient bien, elle avait un talent Qui soignait les douleurs ; son don de rebouteux Fit sa réputation car sans prendre d’argent Elle guérissait les plaies et les corps douloureux.
Nul parent au village ne frappait ses enfants Elle disait un enfant ça ne peut pas se battre Un geste un peu trop vif la sorcière sévissant Couvrait le trop brutal de pustules verdâtres.
Elle ne faisait du mal qu’à ceux le méritant ; En dehors du curé qu’elle ne pouvait pas voir C’était une sorcière à coté bon enfant Somme toute, exerçant sagement son pouvoir.
Elle avait un coquin ; était-il envouté ? Le fait est, qu’il venait en fonction des besoins Les sorcières, bien sûr, ont la féminité Exigeant des hommages tombant toujours à point.
Avant de recevoir celui qui lui plaisait La sorcière coquette faisait une teinture Un jour le résultat fut bien moins que parfait La couleur qu’elle obtint méritait la censure.
Arnaud voisin d’en face en eut un grand fou-rire Malédicte vexée en conçut de l’aigreur Elle lui jeta un sort qui allait bientôt nuire Pernicieusement à sa mâle vigueur.
Car Arnaud à Léa allait bientôt s’unir ; Un amour de jeunesse exaucée du destin Ces deux là avaient tout pour devoir réussir Une vie de bonheur marchant main dans la main.
Hélas la nuit de noces fut triste pour l’époux Malédicte se vengeant condamna l’appareil D’Arnaud qui ne l’avait jamais vu aussi mou Léa dit il est tard, il te faut du sommeil.
Mais le désintérêt de l’engin perdurait ; Si Léa n’avait eu d’antérieurs exercices Avec Arnault, étant pour l’instant imparfait, Elle n’aurait deviné les tristes maléfices.
Ils durent se décider à de plates excuses Pour fléchir la sorcière sur Arnaud entêtée Il mit son repentir par écrit grâce aux muses Rimant pour Malédicte une ode bien sculptée.
La sorcière voulut voir un à un les époux Et dit je lui pardonne, il eut un peu raison, Ma teinture n’était pas à vrai dire de bon goût Mais rien ne l’obligeait à rire de cette façon.
Elle a dit à Arnaud voulez vous des enfants Et posa à Léa après même question Léa dit une fille comme ce serait charmant Arnaud dit un garçon quelle bénédiction.
Ils eurent des jumeaux la fille et le garçon Qui avaient des pouvoirs sortant de l’ordinaire L’un par lévitation déplace son biberon L’autre incendie ses jeux dès qu’ils cessent de plaire.
Bien sur ne croyez rien si vous ĂŞtes esprit fort On peut parfois douter de la sorcellerie. Zut ! Traverse un chat noir ! Du sel contre le sort, Je sors mon talisman contre la diablerie.
(1) Musée de la sorcellerie, La Jonchère, Concressault, 18410 Blancafort Tél : 02 48 73 86 11 Fax : 02 48 73 77 90 (2) Le Grand et le Petit Albert Le Grand Albert est un grimoire, célèbre livre de magie populaire, en latin, attribué au théologien et philosophe Albert le Grand (vers 1200-1280), son édition française classique date de 1703. Son titre : Liber Secretorum Alberti Magni de virtutibus herbarum, lapidum et animalium quorumdam : « Livre des secrets d'Albert le Grand sur les vertus des herbes, des pierres et de certains animaux ». Le bibliographe Jean-Charles Brunet en a dit : C'est parmi les livres populaires, le plus célèbre et peut-être le plus absurde... Il est tout naturel que le Livre des secrets ait été attribué à Albert le Grand, car ce docteur, très savant pour son époque, eut la réputation d'être sorcier. Ce livre est souvent accompagné du Petit Albert, paru en 1668. Son titre est Alberti Parvi Lucii Libellus Mirabilibus Naturae Arcanis, « Livre des merveilleux secrets du Petit Albert ». On y trouve des recettes multiples, et notamment un chapitre original sur les talismans.
Olucinep 02 02 2012
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