Plume d'or Inscrit le: 29/5/2006 De: du coeur de FĂ©erie Envois: 1143 |
Le mûrier Le mûrier
Vous, bienveillants amis, vous, princes aguerris, Nobles dames accomplies écoutez ce qui suit ! Entendez le chant d’une âme qui a voyagée Dans ces contrées reniées par la lucidité, Où je l’ai retrouvé, mon amant du passé. O jeune Faucon de Mai, o bel esprit aimé Entends-moi narrer l’Amour et la Loyauté ; Toi que j’ai tant aimé dés la Saint-Jean d’été. Les flammes dansaient sur le noir miroir des nuées Quand ton regard enflammé le mien a croisé. Hélas, tu étais le fidèle chevalier, L’ami dévoué de notre roi déchaîné. Digne féal, amant et vassal idéal Cette flamme fatale embrasa ton fanal ; Elle t’emmena vers moi quand nos cœurs avaient froids. Les barons félons embrasaient les rouges brandons Du feu de la trahison et de la passion ! Notre amour partagé pouvait nous condamner Au bûcher d’épines noires et blanches encordées. Fils de Roi, chevalier courtois, souviens-toi De la Cour d’autrefois, de la ronde des mois ! Toi que j’aimais telle Galatée le bel Acis, Toi qui arborait la fleur de lys comme jadis ! Ton cœur sans faille se jouait des hautes murailles. Doux rossignol qui sifflait sous les arbres du verger ! De taille et d’estoc, tu usais en bataille. Rude cruauté qu’Amour Parfait, chevaliers ! Amour amer sur terre qui fit de nous ses serfs. O, doux regard vert, o, brun chef fier ! Combien de nains, de jouvencelles, soumis au Malin, Tremblèrent devant toi, toi, le seigneur courtois ! Ils lancèrent leur venin sans atteindre ton sein. Rappelle-toi :“Ni moi sans toi, ni toi sans moi“ Un coudrier noué de chèvrefeuille, de mûrier Croisse sur mon cœur brisé pour l’éternité. Doux ménestrel pour qui ma flamme est éternelle, Ecoute ma folie, souviens-toi de ta mie ! Mon corps resta ici, mon cœur fuit avec lui. Le gel de la jalousie fut alors bien frêle Face aux affres de l’Amour qui blesseront toujours. Pèlerin, comédien jusque devant les siens, Ivre d’amour charnel bridé de spirituel. J’ai vu des mirages, toi seul était sage ! Ainsi finit mon lai, l’authentique vérité D’un amour oublié, pour vous tous assemblés. Qu’à présent chantent les verres pour succéder aux vers.
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