La pulpe de mes doigts
Vint Ă©pouser sa peau
En de lents trémolos
Qui la mirent aux abois ;
Son haleine-zéphyr
Peu à peu s’éleva,
Se perdant en mon cou
En cortèges de soupirs…
A l’orée de son bas,
Juste entre chair et soie,
Au milieu de frissons,
Se tenait la jarretière,
Halo d’un soleil noir
Venu ceindre sa cuisse ;
Il n’y eut de délices
Qu’avec quelques bruissances
Qui chavirèrent nos âmes
Aux folles impatiences…
La tactile jouissance
Aux confins des auras
Poursuivit en silence
Sur des satins froissés
Ses belles turbulences
En frissons échevelés ;
La Belle ici masquée
Garda l’anonymat
Et je ne sus aimer
Qu’une ombre entre mes bras…
Le Carnaval fini,
Au matin elle partit,
Me laissant son parfum
Et quelque cheveu blond
Roulé comme un regret
En ce petit calepin
Où ces vers furent écrits…
Ai-je su même son nom…
Jacques Hiers
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