Juste un filet de lune
Sur une jarretière noire
A la soie en brillances ;
Elle s’était assoupie,
Ses cheveux blonds Ă©pars
Sur l’oreiller brodé,
Une jambe repliée,
Et sa jupe fendue
Gentement laissait voir
Le nacré d’une peau
Tout en petits cristaux
Brillant sous le bas noir,
Dont goûtai l’aperçu…
Et le fin ciselé
De ces Ă©clats de lune
Faisait lĂ sur la soie
De petites lagunes
Aux frissons argentés…
Et dans le fin sillon
De ses deux seins d’ivoire
La lune déposait
Ses baisers blonds un soir…
Et d’une rose rouge
Aux vives chatoyances,
Je suivis d’une épaule
La blondeur de la peau,
Rousseurs en turbulences
A l’éclat vénitien…
Elle gémit, s’éveilla
Et rajusta son bas,
Se coiffa, se poudra,
C’était l’heure du dîner…
Je lui offris mon bras,
Nous prîmes l’escalier
Et sa rose Ă la main,
Elle fit son entrée…
Un instant je me crus
En jardins de Byzance,
Fleurant de son parfum
Les sublimes fragrances,
Etait-ce du Guerlain ?
Mais c’est si loin déjà …
(Hôtel Principe – Venezia – 1990)
Jacques Hiers
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