Ma tendre amie, nous voilà seules, désunies.
Je n’ose te toucher, je n’ose t’approcher,
Crainte de voir encore mon cœur se briser,
Au souffle noble et pur de ton âme ravie.
Chante pour moi, chante et prends toute ma vie !
A toi, tout ce qu’il me reste de temps d’aimer !
Ne plus jamais courir qu’à ton corps enlacée,
Pour unique baiser, le tien, ma tendre mie.
Je t’ai trahie, abandonnée, tu restes là ,
Gardant germe en sa terre ma Rosalia.*
Un seul geste de moi et tu deviens envol,
L’oiseau-lyre, l’oiseau roi qui dans tes branches folles
Fera son nid, creusera sa fontaine au bois ;
Alors s’endormira toute douleur, ô trolls…
20/12/2011
Rosalia De Castro : Grande Poétesse espagnole (1837-1885)
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"Ni le poète, ni personne d'ailleurs, ne possède la clef ou le secret du monde, je veux être bon." Federico GARCIA LORCA