Ecoutez toute ouïe,
La complainte qui sourd,
Celle de l’amour gourd.
Une Belle inouïe,
Dans la neige Inuit,
N’espérait plus fleurette,
Avant Catherinette.
Pour voir Belle-de-nuit,
Elle affuta pagaie,
Et fuita sans pagaïe,
Sans un cri sans un "aïe !",
Abandonna la baie.
Elle paya le bateau,
En faisant la crevette,
Et à la dandinette,
Elle prit du maquereau.
Pour être en tout férue,
Dans ce qu’elle entreprit,
Un marin lui apprit,
A faire la morue.
Elle, quand vient le port ;
D’un pas sec, toute en nage,
Va au corps d’amarrage,
A attendre son sort.
La voici bien carrée,
Au nœud de cabestan,
Qu’on renforce à l’instant,
En nœud gueule-de-raie.
Ô la belle ! Inouï !
Elle fait le pied de grue,
Et le grutier l’a vue,
Tous deux ils ont ouï !
Il est là sur le môle,
Elle le sent un gros dur,
Mais il est très impur,
Et abuse la Drôle.
On entend la complainte :
"Le grutier doit plier",
Dans les grands peupliers
Qui font les bois de plinthe.
L’abuseur dans la nuit,
Voit une tache blanche :
Groenland en revanche
Pour Belle dans l’ennui.
Le Chef Inuit débarque,
Et donne une injonction :
"Cas de fornication !
Le grutier on l'embarque !".
Détruite, elle a péché ;
Comme carpe muette,
On la voit là qui quête
L’avis de l’Evêché.
"Pour ce qu’il a commis,
A l’homme qui te saille,
Imposons fiançailles,
C’est là un compromis ;
Coiffer Catherinette,
Il n’en est pas question ;
Fait lui révélation,
Du fait, ma mignonette,
Avant qu’il soit vaincu,
Par les Inuits en rage,
Qu’en un beau mariage,
Il est un convaincu."
Elle a quitté la baie,
Pour aller dans les rues,
Mais en suivant les grues,
Elle revient par l'Abbé.
JMA – 11/12/11