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L’ascension du temps dans le flux de mes synapses, grilla quelques informations mémorielles, une sorte de vertige temporel proportionnel au nombre de rides taillées sur mon visage.
Alice franchît le seuil de la porte, faisant claquer celle-ci en dans un tourbillon d’humeur noire, et l’on pouvait lire en effet miroir, l’amoncellement des nuages imprimés sur ses rétines bleues.
Ses tresses d’or, en grappes libres, se balançant encore sur sa nuque, elle esquissa un sourire d’aise, tel un fauve ayant acculé sa proie…
Posant une main sur sa hanche, l'autre pointa un index prompt dans ma direction. Sa bouche s’entrouvrît, mais aucun son ne pût en sortir.
La fenêtre de la chambre, à demi-fermée, laissa suinter une goulée d’air extérieur, embaumant la pièce d’un parfum au goût de guimauve et de fraise.
Dans un coin, surpris dans son sommeil, le chat frissonna et s’appliqua à former une boule de poils épineux. Puis, lissant ses moustaches, il bondît en hauteur et disparût dans un claquement de bulle.
Alice stupéfaite, restât suspendu au vol de son doigt accusateur.
En trois pas, m’approchant tout contre elle, je pris ce doigt et agrippant sa main, je la plaquai contre la porte dans un mouvement de danse : le bois de l’encadrement gémît au contact du corps d’Alice.
« Je te déteste ! » dit-elle
Un grande glace perchée au plafond, renvoyait le reflet de la scène : le Djinn collé contre la bouche d’Alice, lui attisant la braise de son âme en scintillement de mille éclats de feu.
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Oubli, vaincre l'addiction.