L’aigre vent du nord,
Qui siffle toujours plus fort
Sur les arbres roux,
Arrache des limbes d’or,
Hurlant comme un fou.
La feuille qu’il mord
Tourbillonne et puis s’endort
Sur un tapis doux,
Qui fait un joli décor
Qui danse et qui joue.
En décembre alors,
La neige pose en renfort
Un tapis très flou,
Les flocons mutins, dehors,
Caressant les joues.
Puis un froid retors
Figera l’étang qui dort,
Gelé d’un seul coup.
Des arbres les longs bras tors
Souffriront beaucoup.
Puis l’hiver s’endort,
D’un sommeil sans réconfort,
Qui règne partout.
On pourrait croire qu’un sort
Est jeté sur nous.
Mais, dans un remord,
Quand les vents virent de bord,
Reviennent chez nous
Les colverts au bel œil d’or,
Le soleil rejoue.
Il chauffe trop fort
Le sol gelé qui dès lors
Devient de la boue
Où l’hiver connaît sa mort
Avec le redoux.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)