Là bas sous l'équateur, dans l'océan Indien
Est une île charmante, un merveilleux écrin
Depuis les temps anciens Dame Nature veille
Sur ce petit bijou inondé de soleil
Les Réunionnais vivent au pied d'un volcan
Qui, par bonheur pour eux, n'est pas du tout méchant
Parfois il se réveille, il crache de la lave
Un long fleuve de feu qui roule sans entrave
Il a ses habitudes le long du Grand Brûlé
C'est son terrain de jeu, de tout temps réservé
Admirant le spectacle chacun de loin accourt
A pied, par les chemins, cela vaut le détour !
Mais il est d'autres feux beaucoup plus désolants
Soudain une étincelle et la forêt s'embrase
Sécheresse, accident, promeneur imprudent ?
Mégot de cigarette que sans soin l'on écrase ?
Ou pire un pyromane à l'esprit dérangé
Mais de qui, mais de quoi veut-il donc se venger ?
Cette forêt contient des espèces endémiques
Dont la disparition est en tous points tragique
Dame Nature est en pleurs en voyant disparaître
L'oeuvre qui lui a pris de nombreux millénaires
La tâche des pompiers est rendue périlleuse
Par le relief ardu et les pentes vicieuses
Eole lui aussi s'est mis de la partie
En soufflant sur les braises, aiguisant l'incendie
Mais depuis aujourd'hui il paraît se calmer
Et le feu diminue enfin d'intensité
N'empêche il est trop tard, trop de temps a passé
Et des centaines d'hectares sont partis en fumée
Toutes ces plantes rares, toutes ces fleurs si tendres
A jamais disparues ne sont plus que des cendres
Le destin a frappé et mon coeur est en deuil
Devant tant de beauté enfouie sous un linceuil
Automne