une averse,
quelques gouttes sur l'herbe,
une ortie, de la mousse, où le pas lourd s'enfonce,
un pied mou et visqueux sous la feuille disparaît
et deux grands périscopes en vigie du marais.
Il est là , l'acrobate, attablé sous la pluie
avalant la bourrache, un trèfle, un pissenlit
je l'ai croisé, terré, derrière un opercule
je le revois, errer, après la canicule.
Il traine sa maison de prairies en forêts
sur les chemins, perdu, sur les talus épais
il est ce voyageur immobile et discret
ou simple promeneur impassible et secret.
Il a cette rondeur dessinée sur la peau
des gravures et un cœur en dessous de son dos
et quand il pleure, parfois, et se met au repos
c'est qu'il voit une fleur s'ouvrir comme un cadeau.
Il est là l'escargot,
Il est fier l'escargot,
Il est libre l'escargot,
Il est lent l'escargot,
Mais il a toujours su qu'un peu d'herbe et un ru
suffisaient amplement à le rendre heureux.
Arnaud Pastoret
octobre 2011
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