SAGE NUAGE.
SAGE NUAGE.
« J’aime les nuages, les nuages qui passent… là -bas… là -bas, les merveilleux nuages. »,
Charles BAUDELAIRE, Le Spleen de Paris.
La Nature trébuche en robe transparente,
Dénudée, elle cache sa gêne apparente,
Elle scrute l’horizon, longue est son attente,
Son chevalier blanc éteindra sa flamme ardente.
Le voilà tout en satin, ange souriant,
Beau cumulus dont le contour rouge est radiant,
Haut cirrus, moutons qui planent en se dépliant,
Ou nimbus noir, monstre rompant, le ciel striant.
Ô Mère – Nature, susurre-lui tes besoins,
Sa pluie te purifie et te prodigue ses soins,
Il te fait pousser des poils dans tes recoins,
Et enfouit en toi eau et grain et te rejoint…
Ô hôte d’honneur, tu ramollis ma dure peau
De petit paysan, dont le sang est pure eau,
Je lèche la glace de feu de ton oripeau,
Je suis l’être pluvial qui vit sous ton chapeau.
Dans mes vers, j’ouate bien tes formes sublimes,
Quand tu passes, ton torrent tonne dans mes rimes,
En offrande, prends ma vie, sortie de l’abîme,
Et avec ton arc-en-ciel, que ma page s’imprime !
Fils d’Eau et de Soleil, tu es le grand miracle
Du créateur, qui évite toute débâcle
Quand tu teins l’azur, je m’apprête au bon spectacle
De toute l’existence, qui écoute le saint oracle !