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     Une journĂ©e spĂ©cieuse.
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Expéditeur Conversation
Coconuts
Envoyé le :  5/10/2011 10:53
Plume de platine
Inscrit le: 23/5/2011
De: Fontenay le Fleury
Envois: 3328
Une journée spécieuse.
Ce fut comme un moment mémorable comme surgissant d’un mois d’Août calamiteux, où à l’approche de la nuit des « rasades » d’eau tombèrent sur la forêt Vosgienne telles des pluies à l’insolence ombrageuse, de cette peur qui guette le promeneur solitaire.
Nous étions tous trois réunis, ma grand-mère, mon parrain qui n’était en fait que le second amant de ma grand-mère, ce qui déjà me le rendait importun, et moi ; en sécurité dans notre maison perdue au beau milieu des bois.
Je m’en rappelle encore : nous écoutions RTL sur les grandes ondes et nous étions alors absorbés par la musique ambiante qui au fil des heures se confondait alors avec l’orage dès lors en pleine effervescence et qui ne laissait pas de croître alors que les nuages semblaient bas et proches.
En effet, je m’amusai à compter le temps qui s’écoulait entre l’éclair de l’orage et le bruit du tonnerre afin de me féliciter de la proximité accentuée des courants orageux.
En fait, je m’en assurais plus que je m’en félicitais ; mais tout de même un malin plaisir saisissait mes sens à cette confrontation, bien qu’elle n’eût de par son caractère rien de fâcheuse ni de dangereuse.
Mais quand le décompte des secondes devint presque immédiat, alors un hurlement de terreur tel une onde sismique se répandit dans l’atmosphère électrique.
Alors mon parrain sortit, lampe de poche à la main, pour voir de quoi il en retournait. Ensuite des cris qui paraissaient non pas lointains mais étouffés lancèrent des SOS ; une voix haletante mais volontaire cria par trois fois : – au secours, aidez-moi ! Et mon parrain intervint de suite disant à son tour : – venez, venez par là !
Dès lors l’homme en question prit la direction de notre demeure et fut bientôt sur le seuil de la porte d’entrée où il parla ensuite avec mon parrain qui le raccompagna de suite en ville, en voiture, bien entendu.
Je n’eus pas l’audace, ou peut-être le courage si ce n’est tout simplement la curiosité de voir l’individu en question – mes sens étant glacés par un mystère que pourtant je ne pus dissimuler mais qui me plongea dans une inquiétude indicible, ineffable même. En fait, j’étais pris, non pas d’horreur, mais bien au contraire de déconvenue, comme si une vive déception accompagna le fait que la torpeur passée du solitaire était maintenant « négociée » avec mon parrain.
En effet, mon parrain se montrant obséquieux, l’étranger demanda sans ambages d’être ramené à son domicile. Mais que venait-il faire ici par un temps pareil. Il est vrai que quelques minutes avant son intervention, tout était plus ou moins calme comme une force qui reviendrait telle une accalmie, mais elle ne se présenta pour le solitaire non pas du point de vue atmosphérique mais venant du soutien que lui prodigua mon parrain.
Alors je me remis à l’écoute de la radio que la présence de l’individu avait interrompue et je ne me bornais alors plus à l’appréhension d’une visite importune car c’est ainsi qu’elle me parut, à mes yeux d’adolescent déplorant le ravalement impromptu de l’intrus quant à ses intentions à se montrer courageux dans la tempête qu’il crut à sa portée dans sa mauvaise foi.
En fait, je sentis bien que cet homme ne méritait guère mieux qu’une impitoyable déréliction et c’est pourquoi je ne m’y intéressai déjà plus malgré cette étrangeté dont j’avais bel et bien conscience qui me sermonna que le profiteur tire sa seule récompense de l’ineptie de son protégé ; malheureuse pensée que je feignis de ne pas reprocher à mon parrain.
En effet, dès son retour je lui dis : – Tu as bien eu de la bienveillance ; piqué que j’étais par compassion malsaine de mon parrain dont je répudiai alors le sens de la tradition dans des mœurs que, et ce fut pour moi une intuition, je trouvai maladives.
En fait je dis « bienveillance » plutôt que « courage » pour en quelque sorte l’entourlouper par rapport à mes propres intentions à son égard alors qu’il me surprit (ce n’était pas vraiment une surprise vous vous en doutez bien) négativement en affectant l’humilité. « Quel hypocrite ! » Me dis-je ; lui dont l’obséquiosité manifeste se dégagea pour moi comme un trait de caractère d’une circonspection de mauvais aloi.
En effet, il osa se mettre en avant dans une sorte d’abnégation naïve lâchant ensuite : – Oh ! Ce n’était là qu’une mince responsabilité. Et dire que l’inconnu aurait pu le manipuler à sa guise, et selon les volontés qu’il se serait alors assigné.
Et c’est de cette forme de sentiment que je pris enfin conscience de l’intelligence de la nature humaine, en cette journée spécieuse, qui fut pour moi, à la fois une révélation et une démonstration de bon sens. – Ah ! Quels stratagèmes j’aurais opéré pour seconder les volontés « pragmatiques » de mon parrain pour rendre les miennes émancipées selon des choix, qui eux, ne se mentaient ou ne se leurraient pas.
Car la moralité pratique qu’il exerçait sur moi me désolait ou plutôt m’exaspérait par son manque de fertilité et pourtant je n’étais, en cette jeunesse pourtant lucide, non pas érudit, mais j’étais par ailleurs, bon entendeur, et déjà, alors que mon adolescence battait son plein, j’avais pris soin, face aux sophismes latents d’une forme abstraite de mythomanie, de les convertir en une idiosyncrasie dont la problématique ne reposait que sur des rêveries de contrées lointaines ou des poussées d’héroïsme dans le caractère – révélation que je n’inaugure qu’à présent.
Mais je savais déjà ce que je voulais devenir : – un artiste ! Non je n’avais pas encore la moindre implication vis-à-vis du théâtre ou de la poésie mais déjà je ressentais dans la musique une ébauche d’énergie qui me portait à des méditations existentielles à travers des textes dont je savais déjà en déduire certaines subtilités de langage.


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En vérité l'art est enfermé dans la nature; celui qui peut l'en extraire, celui-là est un maître.
Albrecht Durer

http://www.edilivre.com/le-repit-du-silence-23115d53b9.html

http://nihilo1.over-blog.com/

NousDeux
Envoyé le :  5/10/2011 22:56
Plume de platine
Inscrit le: 8/9/2011
De: Mediterranée
Envois: 2343
Re: Une journée spécieuse.


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Dans l'espace
Dévoré nuit et jour
Par notre temps vorace
Tout périt, sauf l'amour.
[L.F. Arrieu]
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crisroche
Envoyé le :  7/10/2011 9:00
Plume de diamant
Inscrit le: 27/7/2008
De: RĂ©sistance
Envois: 13522
Re: Une journée spécieuse.


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