Conte de Risque, et de Vie
Dans une contrée lointaine, naquirent il n'y a pas si longtemps deux beaux et frères enfants. Ils avaient cependant tous les deux le même défaut, ils étaient voisins de peau. L'un s'appelait Vie, l'autre s'appelait Risque, ainsi ils étaient condamnés à errer ensemble, à affronter la vie, le risque. Tout jeune, Vie fut apprécié de ses camarades tandis que Risque n'y voyait que le danger, il refusait donc de se confier à eux par peur d'être abusé. Et il se disait intérieurement : « Se faire des amis, c'est prendre le risque d'être trahi ». Vie, lui croquait la vie à pleine dent et l'adorait tout simplement. Plus tard, Vie se réjouissait, il se voyait déjà cosmonaute ou conducteur d’ambulance. Mais Risque, à son habitude se disait : « Aller à l'école, c'est prendre le risque d'en savoir trop, d'être harcelé par les mots. Aller dans l'espace, c'est prendre le risque de ne jamais revenir. Conduire une ambulance, c'est prendre le risque de rentrer en ambulance ».
Et c'est ainsi que se poursuivit l'histoire, la jeunesse épanouie de Vie s'opposant au triste ennui de Risque.
Après de belles années sur la terre, Vie, devenu grand-père, racontait ses anecdotes de jeunesse à sa belle famille pleine de promesses. Risque lui, ayant toujours préféré ne rien accomplir, avait sacrifié sa vie plutôt que de la faire, mais il se disait tout fier « Ah je n'ai jamais pris aucun risque, sans ça je ne serais déjà plus de ce monde ».
Et les deux frères un jour sur leur lit de mort, se remémorent le passé et pour une fois Vie trouva les mots juste pour parler :« Ah mon frère, qu'elle vie n'est-ce pas, mais toi, tu n'as rien vécu, de ce que t’offrait Dieu. Laisse moi alors te dire une dernière phrase, mourir, c'est prendre le risque de revenir ». Risque resta bouche bée et confus, son risque déferla devant ses yeux, toutes ces années sans avoir jamais vécu ! Il emporta sa réponse avec lui dans sa tombe...
La morale de l'histoire mes chers, c'est que dans un monde sans risque, il n'y a pas de vie, et c'est ainsi qu'il en advint pour Risque jusqu'au trépas.
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Le triomphe de l'autosatisfaction.
Le sens des mots anesthésié par l'usage ordinaire que l'on en fait.
La perte du sens est la triste soeur de la vacuité.
Assassins de la poésie.
Elupia Byhr