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Quel est ce cri qui me trépasse, qui me transperce assidûment ?
Une sueur froide me glace, au loin résonne un flocon blanc.
Il est là , il s’approche, il se jette,
Il me veut et me prend, je le vois !
Je ne suis plus seul, oh ! non reste !
Flocon, tu es là , je te crois.
Cantique, noirceur épique et florilège,
Assistez-nous dans la candeur,
L’unicité des solitudes,
Motricité incandescente,éclairez-nous à demi-mot.
J’entrevois les fluorescences hémostatiques sans efforts.
Se pourrait-il que l’on m’entende ?... Je me croyais parmi les morts.
Encore un cri ! Encore un autre !
N’ai-je pas dans la main le flocon ?
D’où vient donc cet autre qui monte ?
Nous serons trois, vient mon enfant.
Je les tiens au creux de la main,
Sur ma peau ils se cristallisent,
Ne parlez pas, ne dites rien,
Surtout ne rompez pas le charme.
Oh ! Mais que vois-je ?... Une larme ?
Est-ce une larme de bonheur ?
Vous étiez seuls dans la tourmente,
Vous aviez peur, vous aviez froid !
Vous aviez faim assurément !
Venez vous chauffer à ma flamme,
Venez tout prés, là sur mon cœur,
Sentez déjà comme il vous aime,
Ne pleurez plus, car il se fond,
Pour vous son amour est extrême,
Vous êtes ses petits flocons.
Ne craignez rien, je marcherai,
Je braverai les éléments,
Je retrouverai le nuage,
Qui vous a perdu, j’en réponds !
Il est couvert d’un manteau blanc.
Je demanderai le chemin,
N’ayez plus peur,
Fondez sur moi tous vos espoirs,
Soyez en paix, séchez vos pleurs,
Mes petits flocons... de satin blanc.
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St Just ( Joël Gauthier )
Maison d'arrêt de Gradignan 1977