De vie à trépas
Serrés l’un contre l’autre , ils avancent doucement .
Les visages blafards supportent des yeux perdus
Plus loin que des ailleurs .
Marcher est une peine .Parler une souffrance .
Les souvenirs sont joyeux aux souffles de leurs enfants .
Ils se regardent mais se voient-ils encore dans ce crépuscule obscur ?
Tout est gris , le bout de la vie est sans soleil . Tout est douleur !
Jadis leur vie fut si belle au firmament d’Epicure en bordée .
Le vin coulait dans leurs gorges amoureuses
Comme torrent au soleil des plus chauds étés .
La terre leur appartenait . Rien ne les arrêta
Ils s’aimaient .
Les ans , cette vermine rampante qui tout rattrape un jour
Les momifie peu à peu dans le noir infrarouge .
Marcher encore un peu , un petit peu , un moins que peu
Avant de tomber pour toujours dans les abîmes sans fond !
La vie est si belle , comment la répudier pas à pas ?
Et de vie à trépas les mètres deviennent des années lumière .
Et tout devient rien et ils titubent dans un sursaut de stupeur .
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Il est un temps pour chaque âge :
A vingt ans , tout semble possible. A quarante , tout est possible. A soixante tout semble possible mais pas forcément souhaitable .
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