Ses mots ne provoquaient plus chez elle les tourments et ravages de la passion. Tout finit par passer et leur histoire avait subi la lente érosion du temps.
Sa détresse aussi avait fini par se taire sans qu'il eût fait quoi que ce soit pour la lui éviter.
Cependant elle aurait tout autant déploré que tout cela n'eût pas eu lieu. Elle avait eu besoin de lui, qu'il existât et qu'il l'aimât, même de loin , même mal ou tout au moins comme elle eût voulu que cela fût.
Le temps avait passé et la force qui les poussait irrésistiblement l'un vers l'autre s'était étiolée. Il n'en persistait qu'un sentiment abstrait, comme si le feu qui les consumait auparavant s'était bel et bien éteint et que seules en subsistaient des souvenirs ineffaçables, une exaltation des frémissements de la vie, avec ses désespoirs et ses émerveillements.
Elle n'attendait plus rien de lui, même pas une présence aléatoire.
La tendresse, qui supporte la défaillance, la faute et la déception, était devenue cet amour désespéré, abandonné, que tout un chacun ne cesse de poursuivre toute sa vie et qui glisse d'entre les doigts comme du sable.
Mais cela n'avait plus d'importance au moment venu du renoncement.
Galia
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.