« Si chère est la chair … »
Chère amie,
Vous souvenez-vous du temps où nous allions ensemble
Main dans la main, joyeuses, aux fêtes clandestines
Des rêves partis trop tôt, j'y pense encore et tremble
Au seul souvenir doux de vos étreintes câlines
Je me souviens du jour où le petit Victor
Gaudissant de vous voir, vous a plaquée au sol
Victoire criait-il, après ce corps à corps
Moi je vous observais, étourdie par l'alcool
Oh oui, nous buvions tous, nos yeux brûlants de fièvre
Nous ne résistions pas à la folle fruition
Des ventres qui se frottent, des ventres qui se soulèvent
Au rythme délirant de cette musique de fond
Quand je disparaissais une minute, un instant
Vous me cherchiez mon ange, le regard affolé
Je n'avais pas le droit de m'éloigner, pourtant
Combien de fois ai-je dû vous attendre mon aimée
Dans cette folie légère, cette ambiance magique
Vous étiez la princesse d'un royaume atypique
Moi, petit page soumis, je vous suivais sans cesse
Présence réconfortante, je n'étais que tendresse
Quand le cercle d'amour se rapprochait trop fort
Je me crispais un peu, perdue, seule, à l'écart
Je m'en voulais à moi, pas au petit Victor
Sous le charme lui aussi, il caressait l'espoir
De vous avoir pour lui, un jour, toute la vie
Il était si gentil, je l'aimais bien aussi
Mais vous n'apparteniez à personne mon amour
Vous étiez mon Eole, l'eau de vie coule toujours
Un soir, rappelez-vous, la fête battait son plein
D'humeur trop quinteuse, je bouillais dans mon coin
Je vous haïssais presque, infâme créature
Vous m'ignoriez, vos rires étaient traître morsure
Je suis partie de rage, il s'est mis à pleuvoir
Larmes et pluies mêlées, la bouche sèche d'espoir
J'ai marché, j'ai couru, entendant dans ma course
Vos pas de biche, mon cœur, et j'ai crié "à l'ours" !
J'ai reçu vos missives, vos appels au secours
N'ai jamais répondu, c'était il y a cinq ans
J'avais rêvé vos pas cette nuit-là mon amour
Vous n'êtes jamais venue, j'ai eu mal, mal à blanc
Je vous écris en noir, pour vous dire deuil sur sang
Que je vous ai aimée, en princesse, en tyran
Je n'étais pas victime, juste l'ombre d'une lumière
La musique s'est éteinte, acceptez ma prière
Si vous m'aimez un peu, ne me répondez pas
Si vous m'aimez beaucoup, oubliez ces mots-lÃ
Si vous ne m'aimez pas, alors écrivez-moi
Et rendez-vous trésor, demain soir, pourquoi pas ?
Et nous irons ensemble aux fêtes clandestines
Bouche contre bouche, amantes, en folles libertines
Nous écrirons nos rêves en les vivant un peu
J'y pense, c'est si doux, je tremble sous le feu ...
Effondrée je l'étais, effrontée, je le suis
Vos pas je veux entendre, et crier à la louve
Ecrire quelques Pages, être votre Petit
Sous la pluie, sous vos jupes, petit Å“uf que l'on couve ...
Je ne suis pas logique, vous ne l'êtes pas non plus
Si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime plus ?
Je vous connais par corps, je sais que vous viendrez
Je ne suis pas Victor, Victoria, Reine est née
Je vous embrasse comme je ne vous aime pas
Je vous attends aussi loin que peuvent aller mes pas ...
Je vous enlace aussi fort que peuvent serrer mes bras
Je vous déteste autant que je vous ....
*Victoria*
"Il faut musser ma faiblesse" ... Sand je m'enfonce.
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Chair amie,
Cette concupiscence qui nous liait, jamais je ne l'ai oubliée. Toutes ces nuits passées près de vous, ces nuits de regards, de baisers, d'étreintes, elles sont gravées en moi, elles hantent encore mes jours. Nous communiions dans le péché dans notre jardin d'Eden-Amour, votre main dans la mienne, nous étions les maîtresses du Monde. Je n'ai pas votre don pour écrire ces choses-là , je n'avais pas votre don pour les rêver non plus. Mais vous m'avez manqué durant ces longues années. Toutes ces lettres que vous ne m'écriviez pas, je les déchirais une à une et mon cœur se fendait ... Eparpillées au vent, il n'en reste que des miettes. Je croyais que le temps apaiserait ma douleur mais c'était sans compter sur la peur de ne jamais vous revoir, une seconde ou une heure. Je m'habille en noir depuis ce fameux soir, mais comment faire mon deuil en vous sachant vivante et triste un peu ...
... ma Reine à moi, ma Victoria aux yeux rares.
J'étais peut-être princesse d'un royaume éphémère, mais vous étiez ma douce, le sel de mes nuits. En exil, chez moi, je n'ai pas pu partir. J'attendais des réponses et je guettais vos pas. Assise de longues heures à la fenêtre du salon, je vous rêvais en silence, drapée des mots que je ne vous dis pas, des mots que je ne vous ai jamais dits. Comme vous, je me souviens de tout et plus encore. J'aurais dû courir ce soir-là , me fondre dans vos pas, j'étais ivre, inconsciente du mal que je vous faisais. Me pardonnerez-vous un jour ? Toutes ces lettres que je vous ai écrites, les avez-vous gardées ? Les avez-vous lues au moins ? Je vous disais ces choses que le corps dit tout bas. Vous m'avez manqué, manqué, manqué ! Mais je ne vous aime pas puisque je vous réponds. Je suis votre logique et je m'y perds un peu. Entre les lignes quelques larmes, je me noie en aveux.
Oui je viendrai ce soir, je serai au rendez-vous, je tremble de vous voir.
Je ne vous embrasse pas comme je vous aime
Je vous attends aussi près que peut aller ma voix
Je ne vous enlace pas doucement
Dans votre cou, un souffle
Je vous aime autant que je vous .....
*Louise*
Entendez mes pas. Il est l'heure d'éclore ... ce n'est que le début.
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[La nuit des rois, les femmes seront reines]
http://leaviola.blogspot.com/
"Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites" PE