.
L’opéra né de tes soupirs
Glisse le long de mes désirs.
Le vent se lève, l’air chaud balaye mon front en sueur. Au loin, sur la route, un nuage de poussière masque l’horizon proche. Une caravane approche, la lumière brûlante voile mes rétines, dessinant des tâches opaques. Le tourbillon de sable en déplacement, virevolte dans une danse ondulatoire.
Dans ma bouche, le désert emplit mon palet d’un goût acre et épicé comme de la pierre salée.
L’espace de chair, essuie mes larmes, envahit de mes yeux…
La douleur sourde dans mes veines et je crie, plié à genoux sous la dune, la souffrance qui me déchire.
La pluie du ciel infâme dissout mon âme de circonvolutions rouges, braises allumées des enfers terrestres. L’enfant oublié de mes entrailles, soudain réveillé du vacarme, sourit à mon cœur de sang et apaisant mes sens et éteignant les incendies ravageurs.
La nuit est tombée, et assoupi, et allongé sous la dune, j’expurge mes maux anciens.
Le sable collé sur mes joues tétanise mes lèvres entrouvertes, je suis venu de nulle part pour mourir dans l’infini du Sinaï.
La peur n’est plus, je peux enfin vivre.
----------------
Oubli, vaincre l'addiction.