Les mots de votre plume dansent comme l’écume.
Sur la plage déserte, je les entends chanter,
Et sur leurs vagues vertes ils m’ont fait prisonnier,
Leurs reflets d’eau m’abreuvent, me brûlent et me consument…
Dans leurs feux violets, je renais, ô ma brune,
Mon bonheur d’infortune, ô ma douleur d’aimer.
Je vous connus où, quand, comment ma bien-aimée ?
Souvenir amer, mon orange Pampelune…
Ici, j’accuse tous les vents, les mauvais temps
Qui nous ont séparés, tenus nos os glacés,
Et nous ont arrachés nos plus ardents bouquets !
Allons, cueillons ma mie, l’ambre, fleur des amants…
Quand le printemps finit, l’été prend tout son temps.
Ô sentiment qui nous brûle les yeux, le nez,
Qui s’étreint, humilié, dans la gorge broyé,
Ne pourra pas mourir en un éternuement !
Cataractes d’argent dans mon cœur et mon sang,
Je renonce, je refuse, j’ai tant déjà prié,
Toi seule, ô ma douleur était mon bénitier,
Moi, l’amputé d’amour, le rescapé d’Ouessant.
As-tu vu les marées, aux cieux engoulevents,
Enroulant dans leurs bras, leurs amants beaux noyés.
Je ne veux pas mourir, mais vois ma crucifiée,
Sur la croix, notre amour se décloue lentement.
Je viendrai te chercher, Ã mes ruisseaux de lune
Bleus, tu lasseras tes blés, tes haies de coudriers,
Je serai ton roi cerf et notre chevauchée
La plus belle Walkyrie dans la lumière diurne.
Je te prendrai ainsi sur le roc dans la brume,
Ton souffle à ma saillie, ô chant de l’épervier,
Noble sera la joute de ton humble cervier.
Je t’aime à en crever, que l’enfer nous consume…
26 Juin 2011
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"Ni le poète, ni personne d'ailleurs, ne possède la clef ou le secret du monde, je veux être bon." Federico GARCIA LORCA