Sur mon cheval de bois,
Aux pattes élimées par les affres du temps,
Et dont l'une est brisée,
Qui lui donne une course de crabe unijambiste,
Je vais,
Brandissant mon épée de mots que j'ai péchés
Dans le petit Larousse.
(Et si le mot qu'il faut,souvant manque à mon vers
C'est que le petit livre est aussi défraichi.
Et quelques pages même,
Lui furent arrachées sans son consentement.)
Brandissant mon épée, disais je, donc
Je m'en vais à l'assaut
Des moulins de Pantin, et d'ailleurs.
Mon ombre est infidèle,
Et pareille à Sancho (Pança)
Tente de m'empècher de mener mon combat.
Tout lui est bon! La gueuse.
Il arrive pafois qu'elle n'hésite pas même,
A rester accrochée aux griffes d'un rosier,
Espérant qu'à la fleur
S'éteindra ma fureur.
Folie que tout cela, car Dulcinée m'attend.
Je la retrouverai...quand j'en aurai fini
De tous ces imbéciles, qui peuplent notre Terre.
Tous? Enfin presque.
Le dernier?
Ce serait suicidaire.
S.C
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Boileau