Le long du chemin il y avait des carcasses de voitures qui semblaient avoir échoué là depuis longtemps. Tout autour la terre pelée sous le ciel gris. Un ruisseau presque à sec, aux eaux sales, zigzaguait à travers le terrain plat couvert d'herbes sèches où on ne notait aucun signe de vie.
Des rails abandonnés, envahis de grandes herbacées qui un jour allaient tout recouvrir, menaient
vers une gare qui avait dû être un bel édifice, avec des colonnes en fer forgé soutenant des marquises ouvragées.
Maintenant il ne restait que le sol crasseux où dormaient parfois quelques sans-abri et vagabonds dont les pas fatigués s'y étaient arrêtés par on ne sait quel détour de leur errance.
Sur le quai on avait arraché les bancs et volé tout ce qui pouvait l'être. Aux murs des mains anonymes, attirées par la surface jadis d'un blanc ripoliné, avaient laissé des tags plus ou moins obscènes et des slogans revendicatifs.
Il y flottait une atmosphère de fin du monde, ou plutôt celle qu'on aime à s'imaginer de ces villes fantômes en décor de western.
Il regarda ce paysage lunaire et il se rendit compte qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il se trouvait. Il avait fait un parcours absurde, en tours et détours, avançant et reculant, et maintenant il se retrouvait à son point de départ, ou peut-être un autre endroit qui lui ressemblait.
S'il ne savait où il était et où il allait, au moins voulait-il comprendre son voyage.
Car il avait tant de fois tout recommencé , tant de fois réussi à sortir du trou dans lequel il était tombé pour aussitôt y replonger, que parfois il avait envie de s'abandonner.
Galia
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.