Viens écouter de la nuit les paisibles murmures,
Loin de la coupe vermeille où tu noies tes blessures,
Quand la Voyageuse défait ses crins argentés,
Et que Venus scintille de mille feux teintés.
Ici, sous la gloriette, près de l'onde berceuse,
L'âme lave ses peines, sa torpeur vénéneuse,
Au moelleux des mots d'amour, ces chuchotis du cœur,
Délivrant la jouissance éteinte par le labeur.
Un instant de tendresse, dans les bras de l’échange,
Chassera l’ombre amère de ton regard étrange.
Car seul contre les flots du sort, tu seras cet esquif,
Ballotté par les typhons, brisé sur le récif.
Viens, au souffle de mon cœur, renouveler ta flamme,
Redonner à ton élan le mouvement et l’âme
Et à l’onde de ma voix, ne coulant que pour toi,
Te rafraichir les pensées et recouvrer la foi
La foi dans un lendemain, loin des routes incertaines.
Khadija