Un voyage transcendantal.
Je veux ici glisser la fin de cette nouvelle au titre Ă©crit susdit:
J’étais alors dans la peau du malingre chat – je n’étais pas rancunier, juste « un peu » furieux – quand dans un après-midi ensoleillé du mois de mai je me mis en liaison avec la jeune femme où je la détournai alors de ses rêveries : à peine eut-elle franchi l’entrée de la propriété afférente à son pavillon, que je me mis dans tous mes états, miaulant presque en rageant. Alors comme les apparences ne trompent pas elle s’exclama : « mais qu’est-ce qu’il a ce chat ? On dirait qu’il souffre ! » Alors je m’immisçai dans ses pensées lui suggérant : « Je suis prisonnier de ce chat ! Il faudrait que vous m’aidiez ! Je voulais me mettre dans la peau d’un chat pour mieux me rapprocher de vous et voilà que dans ma condition d’homme je m’éloigne de vous ! » Alors elle se transcenda presque, se mettant en relation télépathique avec moi me demandant alors : « mais qui êtes vous ? » Alors je lui suggérai encore : « apprenez à m’accepter comme votre homme ! C’est peut-être là au fond toute la clé de ce mystère ?... » Alors elle me prit dans ses mains et me dit tout en me caressant : « mais oui, c’est toi mon petit chat ! » comme si elle possédait à son tour ses sentiments et qu’elle les avaient déplacés vers un être humain virtuel. C’est alors qu’elle me relâcha et que me sentant dorénavant libre je me mis à courir d’enthousiasme mais je ne pris garde en traversant la route et ainsi une voiture me renversa. Et comme une vision s’empara de moi : j’étais au bord d’un abîme où j’étais le spectateur d’un long cortège d’âmes qui plongeaient dans le Léthé où elles retrouvaient le repos dans la pureté de l’éternité. Enfin je me suis éveillé dans ma chambre où je m’étais distraitement égaré à des rêveries sans nom. Et d’un bond je me suis levé et j’ai regardé sur le calendrier : nous étions le 21 octobre 2010, le lendemain de ce jour fatidique où j’avais bel et bien abordé cette jeune femme dans un bus allant sur Versailles. Comment pus-je m’y retrouver dans le labyrinthe des rêveries dont je sortais ? Je ne sais ! Mais je ne pus m’empêcher de ramener ma rationalité à l’instant présent qu’y me permettait de renouer avec une ferme réalité. Aussi toute la valeur symbolique de ce rêve fusionnel est éminemment caractéristique d’une corporéité qui s’intériorise dans la béatitude de l’immortalité en tant qu’idéalité ; car il faut bien un idéal lié à une vérité éternelle pour créer la mystique du rêve…
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En vérité l'art est enfermé dans la nature; celui qui peut l'en extraire, celui-là est un maître.
Albrecht Durer
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