je n’ai pas d’illusions pour ces doux abricots
posés contre une assiette aux faïences désuètes,
une assiette ornée d’un moulin d’ailes bleues
ébréchée comme mon cœur aux soupirs amoureux.
Contre ces abricots reposent d’autres oublis,
des grappes de raisin foncées comme tes yeux,
des iris argentés par d’innocentes pâleurs
qui glissent dans mon âme comme des mélodies.
Les abricots et les raisins se tiennent en amis,
leurs aveux se fondent autant que leurs parfums,
mais attention de toucher à la lueur de l’aube,
tout doit rester en place et ĂŞtre bien poli
pour que de la nature morte un instant de folie
ne fasse pas rouler un abricot sous la porte voisine.
(le premier d'une série sur les natures mortes)