Nu
La belle passante vient de voler
Mes yeux épris de ses mollets,
Hagards au vent dans un menu
D'une robe qui lève ses jambes nues.
Je la touche ou dois je attendre qu'elle soit complètement couchée ???
La belle qui passe fait mes folies
Et me fait voir mes rêves jolis,
Offerts au cœur d'un clin de choix
Qui fait chez moi une grande joie.
Je la déshabille, c'est mon droit, c'est de l'imagination...
La belle qui roule me rend maboul
Quand je la vois mon âme soûle,
Dans ses allées de fleur polie
Au champ permis aux beaux délits.
Je la dessine toute nue, c'est de la peinture abstraite que personne d'autre que moi ne lit...
La belle qui chante me vole la voix
Dans un silence qui cache le bois,
Je meurs l'instant dans une envie
Qui dure le temps d'une longue vie.
Je la façonne comme une stèle pour honorer mon désarroi, c'est ainsi un destin...
La belle étoile dans le décor
Avec son corps valant de l'or,
Je mise ma chair dans sa fumée
De fête de nuit bien allumée.
Je la regarde se baigner nue au bord de l'une de mes grosses larmes...
La belle là bas est une erreur
Qui me prend tout le grand bonheur,
Triste je suis qu'ils soient ratés
Les meilleurs vœux que j'ai gâtés.
Je la caresse quand elle m'accompagne dans mes sommeils doux...
La belle m'arrache tous mes frissons
Et prend mes cris de nourrisson,
Coincé vivant dans une voie
Elue en gîte pour une proie.
Je me permets de l'embrasser, j'ose glisser ma main entre ses courbes qui me chargent de fougue pour penser plus loin...
La belle qui frôle dans sa foulée
Mes souvenirs très reculés,
Noyé en mer depuis un siècle
Dans une planète nommée miracle.
Abdelkader Guerine... "Coté plume coté épée"...
