Partir avant de dire mes mots
Partir avant de dire mes mots
Partir avant de maudire mes maux
Partir avant d’attacher les idées éparses à un fil de Marianne
Partir avant de vomir les couleuvres avalées dans des coupes diaphanes
Partir sans rendez-vous pour vivre ton dernier jour entre l’océan et le sol
Partir sans viatique, juste un tantinet de foi fera l’affaire d’une boussole
Partir le cœur débordant d’amour sans pauvreté et sans fortune
Partir l’âme transparente comme la lueur dorée de la lune
Partir dans un dessein dépourvu de haine et de rancune
Ne pas revenir avant d’émonder les étendues jonchées d’épines
Ne pas revenir avant le surgissement des bourgeons qui donneront l’étamine
Ne pas revenir comme un oiseau qui s’accroupit sur la cime ignorant les racines
Ne pas revenir avant de déterrer une partie de son passé perdu dans une fosse exiguë
Ne pas revenir avant d’enfourcher le cheval de l’amour fourbu
Revenir avant d’avoir le qui cœur bat, le corps las et la volonté engloutit par le trépas
Revenir sous les fils dorés d’une aube qui s’infiltre dans les fibres de mon moi
Revenir à la source intarissable qui irrigue les racines de la fraternité et ravive les tiges de la joie
Revenir avec la naissance des Ă©toiles dans le corps opaque des sentiments aveugles
Revenir avec la naissance des fleurs pour dissiper la haine et sa puanteur de remugle
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