Tel un bateau perdu, tanguant à l'horizon,
A lents pas claudicants le vieil hiver s'éloigne.
Une douce tiédeur annonce la saison,
Aux liquides couleurs, parfumant la campagne.
Le renouveau revient, prince charmant sublime ;
Sur son beau lipizzan mille présents divins,
Aux blessures du sort dont tout cœur est victime,
Des rêves arc-en-ciel, des lendemains sereins.
La vie bourgeonnant sur les sentes en éveil
De la ville engourdie, naguère frénétique,
Esquisse des pastels de magie au réveil ;
Tout sourit, refleurit, et devient féerique.
Au flanc des habitats, la plaine généreuse
Offre son manteau pers aux frileux oisillons
Frétillant de plaisir, loin de l'aile couveuse,
Que l'amour invite à de nouveaux tourbillons.
Scintille l'oranger de perles irisées
Qu'anime le zéphyr de ses légers câlins,
Souffles rénovateurs des énergies brisées
Aux fouets d'un hiver douloureux et soudains
Regardant butiner les frêles papillons
L'élixir de ces fleurs aux saveurs de la vie,
Je sens vibrer mes sens comme des carillons
Célébrant l'éclosion d'une vermeille envie.
Khadija