chris-ray a écrit :
Une puce un matin se sentit solitaire
Lorsqu’elle s’éveilla. Son lit de solitude
Lui parut si glacial à force d’habitude
Qu’une larme perla, roulant jusques à terre.

C’était bien décidé ! Finie cette misère !
Son cœur avait souffert. Personne n’écoutait.
Son corps avait hurlé. Personne pour l’aimer.
Elle chercherait donc à briser le mystère.

Sa quête la mena sur de nombreux chemins,
Tortueux quelques fois, colorés bien souvent,
Mais il viendrait le jour où tournerait le vent,
Où la vie fleurirait de précieux lendemains.
……..
Respirant la fleurette et reniflant le thym,
Il gambadait gaîment, goûtant à l’air du temps.
Croquant les jours, la vie, le monde, à pleines dents,
Philosophant un peu… C’était un doux lapin.

Quand la lune montait il s’arrêtait sur place,
A l’abri d’un talus s’endormait en silence
Puis il rêvait d’amour, d’une douce présence
Car il se sentait seul tel poisson dans la nasse.
……..
Les étoiles perçaient au firmament du soir
Et la puce harassée décida de dormir
Quand du creux d’un sillon s’éleva un soupir.
C’était signe de vie ! De la chaleur l’espoir !

Sans plus d’hésitation, d’un saut elle atterrit
Dans le pelage chaud du lapin qui rêvait.
C’était si bon, si doux ! Comme elle s’y lovait !
Juste une nuit câline et plus rien n’est gris !

Le soleil matinal escaladant les cieux
Le lapin se grattait comme un vrai forcené.
« Arrête donc un peu ! Tu veux m’éliminer ? »
Entendit-il soudain sur un ton pas gracieux.
……..
Depuis qu’ils sont amis la vie n’est plus pareille.
Elle confie ses joies, ses peines, ses soucis,
Il l’écoute, comprend, console et lui sourit.
Car elle a su lui mettre… la puce à l’oreille.