Une rose s'en va, se pâmant,
Sous les trompettes du printemps,
La toucher, Ã peine je n'ose,
Sur mon coeur, je la dépose.
Deux ou trois perles de rosée,
Dans le matin, se sont posées,
Eclats de filigrames dorés,
Conquête de nos âmes mêlées.
Voici qu'un pétale s'éteint,
Tombe et s'envole incertain,
Et dans un mouvement léger,
La belle s'en fût effarouchée.
Elle est l'envie et la beauté,
L'amour et son messager,
Elle est le rêve et l'embellie,
L'aurore aux couleurs de la vie.
J'aimerai lui dire tant de choses,
Avant que le soir ne se pose,
Que peut-on à cette heure dernière,
Avant que se ferment nos paupières.
Comme un parfum inachevé,
Et d'un simple baiser souffé,
Le vent hasardeux l'emporte,
Demain, ma rose, tu seras morte !
Pour ne pas gaspiller ces heures,
Que le temps avale comme des pleurs,
Laisse-moi te faire un aveu,
C'est ton âme qui coule dans mes yeux.
ROSE
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"Il n'y a rien que les hommes aiment mieux à conserver et qu'ils
ménagent moins que leur propre vie" LA BRUYERE