Le PRINTEMPS trainasse,
Car l'hiver si tenace,
Vient de faire main basse,
Sur MARS qui grimace.
Mais qu'importe le temps,
Entre sanglots et rires,
C'est l'appel triomphant,
De nos plus chers désirs.
La violette s'étonne,
Le crocus se ride,
La pensée frisonne,
Le genêt s'agite.
Le soleil est en panne,
Entre deux nuages,
Et le vent qui ricane,
Souffle comme un sauvage.
Arrive le papillon,
Aux brusques envolées,
Les ailes en cotillon,
Entre plaines et vallées.
Mon âme s'attendrit,
Aux jeux de lumières,
Mon coeur en roulis,
Ne peut que se taire.
Que viennent vivement,
Les concerts des beaux jours,
Effacer les tourments,
Et renaître tour à tour.
Soumettre nos songes,
Aux caprices des chemins,
Ce temps qui nous ronge,
Comme un vieux parchemin.
C'est le PRINTEMPS des amoureux,
Où chaque aveu devient promesse,
Où l'on chuchotte des mots bleus,
Tournant le dos à la sagesse.
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"Il n'y a rien que les hommes aiment mieux à conserver et qu'ils
ménagent moins que leur propre vie" LA BRUYERE