j'ai fait ce rêve le 29 septembre 1998
le 30 septembre, ma soeur jeanine était internée!
tu m'es apparue seule, dans la nuit voilée de brouillard.
une expression de grande tristesse habitait ton regard,
un calme mystérieux figeait ton pauvre et blanc visage
triste et blême, étrangement absent, détaché et sage.
qui attendais tu? dans cette nuit si froide et noir,
sous un large parapluie, perdue, seule et sans me voir,
sur la chaussée mouillée dans cet angoissant brouillard,
d'une image floue et transparente de ton visage blafard.
ainsi tu m'es apparue, grande et mince, absente et fragile
dans cette grande robe noir collée à ton corps tranquille:
t'accrochant désespérément à ton parapluie protecteur,
perçant la nuit, de ton regard absent, inquiet, inquisiteur!
j'attendais paralysée, sans comprendre, à te regarder?
alors j'ai crié ton prénom, Jeanine! espérant ton regard attirer!
tu as tourné ton visage vers moi et ta mémoire a cherché?
prisonnière et figée, paraissant dans une torpeur enfermée.
tu es sortie de ton rêve, de ta solitude, enfin tu m'as reconnue,
fouillant mon regard profondément, tu es vers moi venue.
nos bras s'ouvrirent comme les ailes des grands oiseaux,
se refermèrent dans un élan d'amour, apaisées de nos maux.
le brouillard doucement se levait et la fine pluie diminuait,
la douleur de nos coeurs s'en allait et le doute de nous s'apaisait.
je desserrais tes doigts du parapluie auquel tu t'accrochais,
pour te protéger de quoi? de qui? c'est ce que je ressentais.
ta blancheur m'inquiétait, tu semblais si lasse et si fragile.
l'idée me vint que tu avais faim et d'une voix inaudible
je te posais la question, as tu faim? tu répondis négativement
et tu prononças ces mots dûres, calmement et solennellement!
---Non! mais nos enfants auront faim, auront froid, auront peur!
la terre est peuplée d'imbéciles, de monstres, de tueurs, d'horreur!
je fais le voeu pour les ans à venir, qu'il y ait du feu, de quoi manger,
de quoi dormir pour nos enfants, prions pour eux pour les protéger.
j'ai alors rejoins ton ombre, pris ton bras, pensive et impréssionnée.
toutes deux, proches et en accord, vers le chemin nous avons marché
l'une contre l'autre serrées, tranquilles silhouettes fantômatiques.
je vis alors que nous portions les mêmes robes noir, belles et identiques.
nous montions sur cette route étroite, empiérrée et caillouteuse
qui nous retirait du monde, nous conduisait sur une route sinueuse,
sans paysage, sans arbres et silencieuse. nous montions ce chemin,
heureuses et sans peur. vers quel avenir, quel paysage, quel destin?
ma soeur m'emportait vers cette longue route dénudée et mystérieuse.
de nouveau le brouillard descendait sur nos deux êtres, nos âmes silencieuses.
nous partions sur cette étrange route, vers quelle nuit ou vers quelle lumière?
nous suivions le chemin solitaire, nous quittions le monde, nous quittions la TERRE,
nous quittions la VIE!
alors j' ai compris que c' était MOI que ma soeur attendait! J'ai compris sa tristesse!
j'étais si bien près d'elle !
Pourquoi me suis-je réveillée?
quelques mois après que j'ai fais ce rêve si étrange, ma soeur, si chère à mon coeur, mourait dans cet hôpital de baumont, abîmée par une grande souffrance mentale, en l'an 2000.
----------------
Auteure de "l'empreinte du diable" autobiographie de 23 années de vie, et "les aléas les chagrins et les petits plaisirs de la vie" aux éditions edilivre.com, internet, librairies
www.edilivre.c...