Sur le sable doré
D’une plage pleine de monde
Parmi le boire, manger
Une bouteille d’eau inonde
A première vue banale
Boisson parmi les autres
Ce n’est qu’à l’heure finale
Qu’on remarque l’apôtre
Seule abandonnée
Enfin elle apparait
Remplie d’un papier
Ou est écrit « ouvrez »
DĂ©roulant le papier
Jauni et vermoulu
Des mots calligraphiés
S’offraient tels des lauriers
Ils parlaient de personnes
Par le passé hantés
Par le présent choqués
L’avenir les abandonne
Notables, fils de personnes
Tous Ă©taient des gnomes
Perdus sans que l’on nomme
Ce mal qu’on leur donne
Poussés à la folie
Ils se sont redressés
Les uns face aux autres
Et puis se sont blessés
Tous ces frères ennemis
Ont fini par manger
Les fleurs du potager
Les mères, les femmes, les filles
Quand elles ont toutes péri
Victimes ou bien parties
Ils se sont tous enfuis
Leur navire ont bâti
Sous d’autres ciels bleus
La mĂŞme litanie
Du mal inoculé
Du mal devenu véreux
Les femmes vécurent aussi
La même tragédie
D’une histoire sans soucis
N’a jamais existé
Ces mots volés au temps
Sont le signe de l’espoir
A l’abri dans le noir
Dans un silence criard
A l’encre de la hâte
Dicté par la peur
Une vie qui s’éclate
Lance un cri d’horreur
Des femmes, enfants se meurent
Des hommes tremblent en sueur
Ne sachant trop que faire
Ici sur cette terre
Ils rĂŞvent de gloire, de fleurs
De paix et de douceur
Ils ne voient que leurres
Pauvreté et les guerres
Leur nom est anonyme
NĂ©s sans patronymes
Ils pleurent tous unanime
Un monde, illégitime