Au clair de vos mystères...
Savez-vous la lumière illuminant ma terre,
Quand je vous aperçois en creusant mon esprit,
Au fond d'une idée noire où ma raison s'altère
A n'espérer pas mieux, que du vent hors de prix...
Savez-vous la valeur qui couronne une épreuve,
D'un trophée de douceur que l'on tient dans ses mains;
Qui récolte en sa coupe une larme et son fleuve
Ne cachant plus leur joie, d'y voir des lendemains...
Savez-vous d'un frisson cette valse émotive,
Qui tourne et prend l'accord de quelques temps frileux,
Pour redresser le corps d'une envie fugitive
Qui ne fait plus danser, les tristes nébuleux...
Savez-vous d'un silence enveloppant la peine,
Qu'il n'est jamais muet mais seulement traduit,
Pour pénétrer l'ouïe fine écorchée par la haine
D'un monde à moitié sourd, que la clameur conduit...
Savez-vous la chaleur qui partout se diffuse,
Lorsque vous accostez au port de mon sommeil,
Sur un quai d'onirisme où l'amour se perfuse;
Goutte à goutte au rayon, fondant d'un grand soleil...
Savez-vous de vos bras si puissants qui m'enserrent,
Me prennent en otage et puis sous leurs assauts,
Que je n'ai qu'une lutte à des peurs qui me serrent
En décollant l'armure, à tous mes soubresauts...
Savez-vous Mon printemps qu'il y a dans l'attente,
Un bourgeon d'impatience au bord de l'éclosion,
Qui fignole à l'orée d'un chemin de détente,
Son prochain coup d'éclat, contre un froid de saison...
Savez-vous Beau jardin par delà la rosée
Qui vient chahuter l'aube affleurant mon regard,
Qu'il est sur votre épaule une fleur exposée,
Distillant un parfum, aspirant mon égard...
Savez-vous qu'un soupir dans son air monotone,
Nous pousse à la ruée vers l'or de notre aster
Qui ne saurait ployer aux rigueurs d'un automne,
Dans son fort intérieur, nos poumons plein d'éther...
Savez-vous la grandeur du pays de votre âme,
La beauté des vallées préservant tant de coins
Qui font bloc au mépris et refuge à tout drame;
Lieu de sérénité, cultivés par vos soins...
Savez-vous le discours avalant la parole,
Quand la voix d'un baiser déchirant son cocon,
Vous raconte un amour délicat qui s'envole
D'une pensée fragile, ailée comme un flocon...
Savez vous la caresse adressée une lettre,
Quand un pli se détache et qu'un trouble s'y fond,
Pour libérer l'espace au grand sentiment d'être
Touchée par une plume, au cœur qui se morfond...
Savez vous que les mots sont humains d'une chaîne
Qui vient vous affranchir d'un profond désespoir,
En redonnant un sens à la vie qui s'enchaîne
Depuis la nuit des temps, sur un cahier de soir...
Savez-vous l'embellie chassant le voile austère
D'une éclipse effaçant des yeux de l'incompris,
Ce chemin qui le guide, ô Mon clair de mystère,
Et qui fait la lumière, au fond de chaque esprit...
--------------------------------------------------
----------------