Le corps de l’arbre est sans éclat, son tronc est las.
Il attend, il plane, il se pavane, le corbeau est là .
Il attend la chute des platanes, l’attente est dure, mais elle ne dure pas;
La suspension des ramages effraie les oiseaux…
Ils n’osent pas quitter les branches, malgré l’augure des affres;
Les prémices de la démolition en dépit des signes macabres.
Le moineau reste accroché fidèlement à son rameau
Il n’ose pas abandonner le giron tendre qui fut son refuge
Le moineau ne cesse guère de chanter pendant le dressement des subterfuges
Soit sur la branche verte et vivante pour exprimer sa joie sans plainte
Soit sur les ruines agonisantes pour exprimer sa peine avec complainte
La force des branches n'est pas fiable, l’arbre est friable; l’oiseau craint la vie sans toit
Le corbeau se réjouit et se hâte de s'acharner sans pitié sur la proie
L'arbre devine le danger mais la mort à sa gorge est arrivée
Le condor s'impatiente, l'attente le ronge le moineau gazouille pour se lamenter
Il est fidèle à l'arbre généreux qui ne lui a jamais refusé ni les perchoirs ni les grains fertiles
Le corbeau est féroce et sans pitié le condor est vorace est sans commisération
L'oiseau est faible et fidèle soit quand l'arbre est chétif soit quand l'arbre est gras
Soit sur les branches vertes soit sur les ruines couvertes de poussière,jamais ingrat.
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