Après la herse des mémoires, il y a l'espoir d'un pont-levis...
Dites-moi s'il vous plaît quelle est la direction
Que je dois emprunter pour gravir sans encombre,
Cette marche à confondre avec une ascension,
Qui découvre un mont-blanc, où chaque nuit je sombre...
Donnez-moi s'il vous plaît un sens à tout cela
Que je n'ai su comprendre et puis qui me dépasse,
Au kilomètre amer où sonne encore le glas
D'une longue agonie, qui lentement trépasse...
Offrez-moi s'il vous plaît pour m'exiler du sort,
Ces quelques précisions perdues de ma boussole,
Qui fût brisée jadis autant que mon essor,
Contré dans son élan, à l'heure ou tout s'envole...
Portez-moi mon Ami pour lutter dans l'hiver
Et soigner cette grippe à la rançon fébrile,
Pour cachets des espoirs glissant en chaque vers,
Un fil imaginaire, à ce climat stérile...
Accueillez s'il vous plaît comme un fruit de mes yeux,
Chaque larme à son vœu qui renaît d'une tombe,
Puis remonte et jaillit des instants si précieux,
Portant des courants d'air, au seuil où tout succombe...
Parlez-moi s'il vous plaît de vos réalités,
Et puis d'une lumière où soudain je m'engouffre
En rêvant d'éclairer de piètres vérités,
Embrasant sous leurs feux, des vies teintées de soufre...
Laissez-moi si tel est le besoin d'un matin,
Ouvrir un triste livre et vous conter sans ordre
Le sujet malheureux et le verbe incertain
D'un chapitre épineux, conjuguant son désordre...
Restez-moi mon ami si je fais le serment
De ne vouloir plus rien et surtout plus personne,
A la Saint lassitude où sécher mon tourment,
En traînant sous ma croix, cette voix qui dissone...
Attendez s'il vous plaît si je tombe à genoux,
Projetée par le doute au brûlant de l'asphalte,
Que s'écoule à mes plaies ce poids qu'on garde en nous,
Mais qui fuit sous la veine, au bon cœur d'une halte...
Dites-moi s'il vous plaît que l'on peut engendrer,
En semant des idées au fond de la conscience
Qui cultive un jardin aride et si cendré,
Une source où combler, sa perte d'efficience...
Donnez-moi s'il vous plaît pour solder ma rancœur,
La valeur d'un trésor brillant dans une perle
Qui vient rouler dans l'Å“il un filet de liqueur,
Puis répandre une vague, à l'amour qui déferle...
Offrez-moi s'il vous plaît dans l'écrin de vos mains,
Une bague d'émois qui porte en transparence
Une seule évidence alliant les humains,
Cherchant à puiser l'or, caché sous l'apparence...
Portez-moi mon Ami des billets de juillet,
Engorgés de soleil et de mots pour sourire
D'une lettre au parfum qui vient vous chatouiller,
Puis réchauffer les sens, aux éclats d'un fou-rire...
Cueillez-moi s'il vous plaît comme un vent des buissons
Délivrant sous le mille épinglé d'une ronce,
Une fleur écorchée tremblotante aux frissons,
Portéé d'un nouveau souffle, aux espoirs qu'il prononce...
Dites-moi mon précieux qu'au fort d'un sentiment
Qui baisse un pont-levis entre hier et la vie,
N'est pas de marche vaine où tout pressentiment
Vous tente à retrouver, la mémoire
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