Plume d'or Inscrit le: 15/8/2010 De: Orléans Envois: 1611 |
Extrait de: Une vie, ma vie... La boîte d'intérim Quand le directeur du buffet de la gare n'avait pas besoin de moi, il fallait bien que je m'occupe pour satisfaire et ma femme et la belle-mère qui avait fini par trouver normal elle aussi que je ne devais pas rester à ne rien faire à la maison pendant mes congés, entre deux bateaux. Je pointais donc dans les maisons d'intérim. C'est pourquoi un beau jour, je me suis trouvé à seconder un plombier à Cosne/Loire qui devait installer des climatisations dans un hangar servant de dépôt et d'atelier aux Télécom. Nos horaires n'étaient pas les mêmes que les ouvriers de l'agence qui commençaient beaucoup plus tôt que nous. La direction nous avait autorisés un coin du vestiaire pour nous changer» Mais, en dehors des heures d'embauché et de fin de service/ ces locaux étaient fermés à clé par sécurité. Il nous fallait en demander l'ouverture au secrétariat. Comme ce personnel arrivait en même temps que nous, chaque matin une employée nous accompagnait pour nous ouvrir. Tout se passait très bien depuis quelques jours, j'avais comme toujours sympathisé avec plusieurs ouvriers, trop contents d'avoir des nouvelles têtes dans l'entreprise pour discuter de tout et de rien. Le malheur voulut qu'un beau matin, en panne de voiture, nous sommes arrivés très en retard. Tout le personnel des bureaux était occupé, il me fallut quand même me risquer à demander que quelqu'un veuille bien nous accompagner pour nous ouvrir les vestiaires. Ce fut le drame, personne ne se décidait. Après l'heure ce n'est plus l'heure me firent-il comprendre. Il fallait bien pourtant que l'on embauche pour avancer notre chantier. Devant mon insistance à réclamer cette fameuse clé, une secrétaire se leva et m'accompagna enfin. Par contre, elle n'arrêta pas pendant tout le trajet des bureaux aux vestiaires, de râler après nous, qu'heureusement nous n'étions pas embauchés dans cette société, car c'était inadmissible d'arriver en retard, que cela dérangeait tout le service, que nous avions eu de la chance ne n'avoir pas été engagés par elle-même car elle nous aurait chassé comme des malpropres, etc, etc. J'avais enfin réussi à me faire ouvrir les vestiaires, mais à quel prix. Dans l'atelier, je racontai ma mésaventure à un ouvrier. - "La garce, ma parole elle se paye le patron pour être si méchante que ça, tu verrais ce qu'elle m'a sorti comme connerie", L'autre m'écoutait sans broncher. "Comment est-elle faite? " me demanda t-il à un moment. Comme ci, comme ça, je lui détaillai au mieux la coléreuse. - "Maurice, je te signale que c'est ma femme. Il me fit la gueule pendant deux jours, mais tant pis, ce qui fut dit fut dit.
|