Plume d'or Inscrit le: 15/8/2010 De: Orléans Envois: 1610 |
Extrait de : Une vie, ma vie... Les années marines Ho hisse, alors tu montes? Dans ce port de la Réunion à La Pointe des Galets, il nous était interdit de passer la porte du port après minuit accompagnés d'une personne du sexe opposé, A chaque fois que nous accostions ce port c'était pour une quinzaine de jours minimum. Tout le monde avait ses petites combines pour ne pas se faire avoir par cette dure obligation de rentrer seul après l'heure. Un collègue avait détourné le tampon du Commandant et avait fabriqué une fausse invitation pour se rendre à bord à toute heure du jour ou de la nuit, même accompagné. Une telle missive signée par un Commandant valait tout l'or du monde. Jamais ce faux laissez-passer ne fut contesté. Pour ma part, j'avais camouflé une échelle dans un hangar avec ouverture sur le chemin du port De cette façon, lorsque l'heure était passée, je rentrais seul, courais dans la remise installer l'échelle et faisais signe a la demoiselle de monter ainsi me rejoindre au nez et à la barbe des gardiens. Sauf qu'un jour, plutôt une nuit, ma compagne fut incapable de monter à l'échelle, par vertige ou soûlographie peu importe, il me fallut ressortir, l'aider à monter et rentrer à nouveau. Le peu de temps que je la laissai seule, elle était déjà en train de se faire embarquer par un autre marin, même pas de notre bateau. Se faire ainsi prendre sa prise si près du but, il n'en était pas question. Je n'eus pas beaucoup de peine à récupérer mon bien, mes cent kilos et mon mètre quatre vingt dix y étant pour beaucoup. Se battre comme un chiffonnier pour une fille, on se serait crus au temps de la préhistoire!
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