Quand dort
Le vieux condor
Sur son lit d'or
Il entasse le confort
Sur le dos des sans-renfort
Il joue le rôle des forts
Sur leurs traces d’effort
Quand dort
Le condor
Dans son palais d'or
Bâtis par les mains des sans-renfort
Il tend toujours sa nasse
Pour contenir les larmes des vagabonds
Qui tombent des prunelles lasses
Humectant les roses qui parfument ses champs
Au bout de la saison des senteurs
La plus belle des fleurs
Qui chatouillaient ses narines
Deviennent épines
Et piquent les flancs
Des sans renfort
Sous tous rapports
Quand le vieux condor
Ronfle dans son havre d'or
Il transporte la finesse des galets
Sur des dos fatigués
Pour que ses fistons restent gais
Laissant la rugosité des graves roches
Aux mains fissurées des gavroches*
*Mésirables
Argenteuil 16/12/010
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